La biodiversité urbaine méconnue : Les micro-organismes

Les micro-organismes constituent une diversité insoupçonnée de nos villes et fournissent des services très importants mais difficilement observables.

Mais tout d’abord, que sont les micro-organismes ? Comme leur nom l’indique, ce sont des êtres vivants très petits, assez petits pour n’être observables qu’au microscope. Il peut s’agir d’algues, de champignons, de bactéries et même d’animaux ! Les honnêtes gens les appellent les microbes. Mais ne vous fiez pas à cette appellation péjorative, les micro-organismes rendent beaucoup plus de services à la ville et aux citadins qu’ils ne créent de problèmes. Ils sont par exemple la plupart du temps à la base d’une chaine trophique, c'est-à-dire qu’ils servent de nourriture à l’échelon supérieur de cette chaine (par exemple la micro-algue est mangée par le têtard, qui est à son tour mangé par un poisson,  qui est à son tour mangé par un oiseau). Ils ont un rôle capital dans la fertilisation de nos sols et jardinières (par exemple Rhizobium, cette bactérie qui vit dans des nodules fixés aux racines des plantes légumineuses telles que les pois, les haricots, le soja, l’arachide, le trèfle et la luzerne, qui capture l’azote présent dans l’air et le transmet directement à la plante qui en a besoin pour sa croissance). Ils sont à la base de nos activités les plus fondamentales dans notre quotidien (par exemple la levure, un champignon unicellulaire, qui  fermente notre pain et notre bière). Ils ont un pouvoir de dépollution des sols, de l’air et des milieux aquatiques très importants (par exemple les protistes, ces petits animaux unicellulaires, qui filtrent et accumulent les déchets de nos mares et rivières).

 

En règle générale, les micro-organismes semblent relativement adaptatifs pour survivre à tous les milieux (qui n’a pas entendu parler de résistance des bactéries ?). Néanmoins ces petits habitants du sol méritent une attention particulière dans la gestion de la ville. Alors que faire pour promouvoir cette micro-diversité bénéfique?  Il faut tout d’abord, comme toute gestion écologique qui se respecte, diminuer les intrants (herbicides, insecticides, antibiotiques, polluants industriels ou ménagers…) et ensuite diversifier les milieux (milieux humides, secs, poreux, horizontaux, verticaux, aériens, souterrains…). Et un petit plus non négligeable, plus vous aurez de diversité de micro-organismes, plus vous aurez aussi de diversité de macro-organismes !

Certains vont quand même se dire que les micro-organismes sont aussi connus pour être des parasites, des pathogènes, des allergènes, des polluants… Evidemment, cela est vrai. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que les micro-organismes indésirables représentent une infime partie de la micro-diversité et, quand l’espace urbain est entretenu de manière écologique, les proportions naturelles entre espèces sont maintenues. Ce qui exclu la prolifération de ces micro-organismes indésirables. Pour avoir un ordre d’idée, une étude américaine à démontré qu’il peut y avoir jusqu’à 20000 espèces différentes de bactéries dans un litre d’eau de mer, alors que le nombre de bactéries néfastes plafonne à la centaine dans le MONDE ENTIER !