Rénovation d’immeuble à biodiversité positive

Comment faire en sorte que la rénovation d’un bâtiment situé en cœur de ville génère plus de biodiversité qu’elle n’en détruit ?

En ville la biodiversité ne doit pas être seulement confondue avec « verdure » ou diversité des plantations : ce n’est pas la simple multiplicité de plantes qui est recherchée, mais le maintien d’une flore et parfois d’une faune adaptée à la ville, avec leurs interrelations,  régulations et fonctions écosystémiques utiles à l’homme (ou à son bien être). Ce sont les espèces de l’écosystème naturellement et normalement présentes sur le site concerné qu’on cherchera à préserver quand on fait une rénovation écologique soucieuse de la biodiversité.

La première étape consiste à faire l’inventaire de l’existant (flore, faune zone d’accueil du vivant…), souvent beaucoup plus riche qu’on ne le croit en ville.

Il s’agit de s’intéresser aux écosystèmes urbains : flore des cours et des terrasses, oiseaux des villes, peuplements végétaux des toits et des vieux murs, gite pour les pipistrelles.

Dans le projet de rénovation, l’objectif est de favoriser l’installation ou la réinstallation des éléments naturels et équilibrés de l’écosystème urbain (flore, faune, prédateurs), tout en évitant l’implantation des espèces opportunistes (pigeons de ville).

Accueillir la nature sur les façades

Il existe chez les producteurs spécialisés étrangers des nichoirs à chauves-souris, à oiseaux des façades(ex : hirondelles de fenêtre), et même des nichoirs pour les insectes. Mais ces éléments, souvent artisanaux et unitaires (car ciblant les particuliers) mériteraient d’être installés en série et de faire partie du projet architectural, en intégrant l’infrastructure de la façade avec l’aide de professionnels du bâtiment.

On peut agrémenter ce type de  façades « écologiques » de structures pour plantes grimpantes ou de support pour plantes rustiques de falaises.

Recréer un écosystème urbain vivant et agréable

L’objectif est d’implanter rapidement sur le bâtiment une biodiversité qui approche celle qu’on trouve dans des conditions écologiques similaires dans la nature.

Cette biodiversité sur substrat minéral (l’immeuble, la façade, les toits terrasses) va naturellement évoluer dans le temps.

Il est donc nécessaire de prendre en compte le potentiel écologique local, les  possibilités d’apport d’espèces supplémentaires, et anticiper les besoins d’entretien et de maintenance. Sur un bâtiment écologique, il faudra notamment planifier l’implantation des espèces qui volent, et des plantes dont les graines sont proches et  transportées par le vent.

Pour le choix des espèces de départ, la conception fonctionnelle et l’ingénierie écologique, on pourra prendre modèle sur des écosystèmes naturels, et pour les façades sur des milieux minéraux évoquant la forme, la rugosité de l’immeuble et qui auraient déjà été colonisés depuis longtemps par la nature (falaises, avec végétation saxicole, milieux rupestres,  adaptés au climat et à l’exposition ).

Certains dispositifs pré-enregistrés permettent d’attirer les oiseaux afin qu’ils nichent avec plus de certitudes dans le nouveau gite qu'on leur offre (expérience menée sur les martinets en Grande-Bretagne).

Comments

[Paul Laurendeau]

Les consignes écolo-environnementales se mordent la queue sans fin

http://ysengrimus.wordpress.com/2009/09/01/promotion-cyclique-des-produits-et-des-comportements-%C2%ABecologiques%C2%BB/

C’en est pestant.